Les différents espaces de la Conciergerie, aujourd’hui inclue dans l’ensemble architectural du Palais de Justice de Paris, se composent en partie des vestiges médiévaux du Palais de la Cité, premier palais royal dans la capitale, et d’autre part du quartier des femmes de la prison qui servit au tribunal révolutionnaire sous la terreur.
Façade Nord de la Conciergerie. Crédits : Caroline Rose - Centre des monuments nationaux
Cour des femmes. Crédits : David Bordes - Centre des monuments nationaux
Dans la nuit du 2 août 1793, Marie Antoinette, « veuve Capet », est brutalement réveillée à la prison du Temple. Priée de s’habiller, elle est rapidement séparée de sa fille, madame Royale, et de sa belle-sœur, madame Elisabeth. Puis elle est transférée, sous escorte armée, à la prison de la Conciergerie.
Marie-Antoinette séparée de sa famille au temple. Crédits : Bernard Acloque - Centre des monuments nationaux
Dès son arrivée, Marie Antoinette est conduite directement dans la cellule qui lui a été réservée. Deux gendarmes, avec ordre de ne pas la quitter des yeux, la gardent jour et nuit. Un paravent à mi-hauteur divise sa cellule : un côté pour les gendarmes, l’autre pour la prisonnière. L’ex-reine, détenue « au secret », est totalement isolée des autres détenues.
Marie-Antoinette en deuil à la prison du Temple. Crédits : Reproduction Patrick Cadet - CMN
Plan de la cellule de Marie-Antoinette. Crédits : Reproduction Thomas Thibaut - CMN
Fin août, un officier municipal introduit chez Marie Antoinette un mystérieux individu. Le chevalier de Rougeville laisse tomber à terre un œillet blanc contenant, dissimulé, un message. Il s’agit d’un projet d’évasion qui nécessite « l’achat » des gardiens. Le plan est bien près de réussir. Dans la nuit du 2 septembre, Marie- Antoinette sort même de son cachot… Mais au dernier moment le Gendarme Gilbert fait tout échouer.
Cellule à la Conciergerie. Crédits : Benjamin Gavaudo - Centre des monuments nationaux
Dès octobre, l’étau se resserre autour de la prisonnière. La convention ordonne à l’accusateur public du tribunal révolutionnaire, Fouquier-Tinville, de dresser l’acte d’accusation de Marie-Antoinette. Trois principaux motifs sont retenus: Dilapidation des fonds de la Nation, intelligence avec l’ennemi et conspiration.
Le procès s’ouvre le 14 octobre au matin, présidé par Martial Hermann. La Salle « Liberté » du Tribunal Révolutionnaire, est bondée, et son atmosphère surchauffée. Outre les reproches liés à la trahison et la dilapidation des fonds de la Nation, Marie-Antoinette est accusée d’inceste sur son fils, le jeune Louis XVII. Indignée, Marie-Antoinette en « appelle à toutes les mères » et à leur compassion. Le 16, à quatre heures du matin, après 20 heures de débats ininterrompus, le verdict de mort tombe, suivi de l’exécution à 12h15 place de la Révolution (actuelle Concorde).
Jugement de Marie-Antoinette au tribunal révolutionnaire. Crédits : Reproduction Benjamin Gavaudo - CMN
Sous la Restauration et selon la volonté de Louis XVIII, le sordide cachot de Marie Antoinette est transformé en un oratoire précieux dédié à sa mémoire. Sur un petit autel en marbre sont gravés une dédicace de Louis XVIII et un extrait du «testament» de la «reine-martyre », retrouvé quelques mois auparavant. Trois tableaux retracent les épisodes de son incarcération. Ce petit mémorial est inauguré officiellement le 16 octobre 1816.
La chapelle expiatoire sur l'ancienne cellule de Marie-Antoinette. Crédits : Bernard Acloque - Centre des monuments nationaux
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