La famille Gouffier

Légende : Le cabinet de curiosités de Claude Gouffier. Mention photo : Œuvre de : Guillaume Bijl (commande publique pour le château d’Oiron, collection CNAP, inventaire FNAC) -© Guillaume Bijl - ADAGP

Seigneur de la puissante famille Bonnivet, établie en Poitou depuis le XVIe siècle, Guillaume Gouffier fut remarqué par Charles VII. En lui accordant sa protection, celui-ci lui permit d’acquérir plusieurs seigneuries en Poitou-dont celle d’Oiron-et en Roannais. Ses deux fils, Artus et Guillaume, tirent à leur tour parti d’une position privilégiée à la Cour. Artus suit LOUIS XII en Italie et reçoit le «gouvernement»  du jeune François d’Angoulême. Ce dernier devenu François Ier, le fait grand maître de France. Guillaume, amiral de France, meurt sur le champ de bataille après la capture de François Ier à Pavie en 1525.

 

L’ère du prestige

Fils d’Artus et d’Hélène de Hangest, Claude Gouffier eut une carrière tout entière dédiée au roi et à la cour. Le souverain le fait en 1535 premier gentilhomme de la chambre. En 1545, Claude reçoit la charge de capitaine des cent gentilshommes de la maison du roi, chargés d’escorter et de protéger le souverain. Enfin, en 1546, il accède au prestigieux office de grand écuyer de France : cette charge considérable, consistait à porter les insignes du roi au cours des cérémonies officielles ; de plus, elle incluait la gestion de l’écurie du roi (école d’équitation, armurerie, organisation des joutes). Par ailleurs, ce fut l’un des plus grands collectionneurs et amateurs d’art de son temps. Sa fabuleuse richesse, due notamment aux très nombreuses acquisitions foncières de son grand-père Guillaume et de son père Artus, réalisées au moyen de donations royales, de mariages ou d’achats, lui permit de constituer une collection qui comprenait, outre des tableaux de Raphaël, de Jules Romain et du Pérugin, le portrait de Jean le Bon (aujourd’hui au Louvre), des tapisseries, des tentures de cuir, des livres enluminés, de l’argenterie… Comte de Caravas, c’est lui que Charles Perrault a immortalisé dans Le Chat Botté sous les traits du marquis de Carabas.

 

Une lente décadence

A sa mort, en décembre 1570, les Gouffier perdent la position privilégiée qu’ils occupaient à la cour des Valois. Au début du XVIIe siècle, la Cour s’étant fixée à Versailles, ils ne sont plus qu’une puissante famille provinciale. Louis Gouffier, petits fils de Claude, est à la fois le dernier des « grands » de la famille et celui qui amorcera la chute : gouverneur de Poitiers et conseiller d’État en 1619, fait duc et pair de France un an plus tard, il s’oppose à Richelieu, qui l’exile à Oiron. C’est lui qui donnera au château ses appartements de réception, ses façades ornementées et son riche décor intérieur. L’implantation à Oiron de la « dynastie » proprement dite des Gouffier cesse avec le petit-fils de Louis, Artus. Ami intime du philosophe Blaise Pascal, celui-ci se retire du monde en 1667 en donnant le château et la seigneurie à sa sœur Charlotte, dernière du nom, dont l’époux, François d’Aubusson, marquis de la Feuillade, reprendra les travaux.

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