Ouverture des galeries d’exposition de la Collection Al Thani

18 novembre 2021 Événement

Rendez-vous le 18 novembre 2021 pour l’ouverture des galeries d’exposition de la Collection Al Thani à l’Hôtel de la Marine.

Trésors de la Collection Al Thani

La première exposition temporaire intitulée "Trésors de la Collection Al Thani" mettra en lumière une riche diversité d’œuvres – environ 120 – issues de la Collection et réunira des pièces exceptionnelles couvrant une longue période, de l’Antiquité au XIXe siècle. Célébrant la force unificatrice de l’art à travers les cultures, elle présentera au public des œuvres majeures de différentes civilisations, véritables chefs-d’œuvre de l’expression créative à travers les âges et les lieux. 

L’exposition se déroulera dans quatre galeries, dans les espaces où étaient entreposées les tapisseries des collections royales au temps du Garde-Meuble. Les espaces consacrés à l’exposition ont été dessinés par le cabinet d’architecte parisien ATTA, dirigé par Tsuyoshi Tane. 

L'ouverture des salles d’exposition à l'Hôtel de la Marine fait écho aux débuts de l'histoire du bâtiment, où ces galeries avaient été créées pour présenter les trésors des collections royales françaises. Sous Louis XVI, elles étaient ouvertes au grand public un mardi par mois entre avril et novembre, ce qui a fait du Garde-Meuble de la Couronne le premier musée à Paris.

Une fenêtre ouverte sur les civilisations du monde : la première galerie accueillera sept chefs-d’œuvre illustrant la créativité humaine à travers les civilisations et témoignant de l’ampleur de la collection. Crées sur quatre continents et couvrant une période de plus de 5 000 ans, ces objets ont en commun la sensibilité du travail de l’artiste, l’utilisation précise de matériaux rigoureusement sélectionnés et leur fort rôle symbolique. Ensemble, ces œuvres d’art qui se distinguent par leurs origines et leurs formes ouvrent une fenêtre sur les valeurs et les croyances des grandes civilisations.
Sont présentés ici : la contemplatrice d’étoiles dite de Schuster, l’une des plus belles idoles Kiliya préservées depuis l’Antiquité (vers 3300-2500 av. J.-C.)  ; une tête de pharaon de la XVIIIe dynastie, point culminant de la civilisation égyptienne antique, sculptée dans un morceau de jaspe rouge (1475-1292 av. J.-C.) ; une sculpture rare de la dynastie chinoise des Han représentant un ours (206 av. J.-C.-25 apr. J.C.) ; et un pendentif maya en forme de masque, l’une des rares pièces de ce type à être parvenues jusqu’à nous (200-600 apr. J.-C.). 
 

Sculpture en bronze doré représentant un ours, Chine, dynastie des Han occidentaux, 206 av. J.-C.-25 apr. J.-C. Bronze doré Collection Al Thani.

Sculpture en bronze doré représentant un ours, Chine, dynastie des Han occidentaux, 206 av. J.-C.-25 apr. J.-C. Bronze doré

Collection Al Thani.

« En accueillant la Collection Al Thani, l’Hôtel de la Marine renoue avec les grandes heures du Garde-Meuble de la Couronne, lorsqu’il réunissait les objets d’art les plus précieux des collections de la maison de France afin de les présenter dans les résidences royales. L’abondance, la diversité, le prestige de la collection Al Thani, la qualité des relations qu’elle entretient avec les plus grandes collections publiques et privées internationales, constituent, pour les visiteurs de l’Hôtel, la promesse d’expositions de tout premier plan. Le Centre des monument nationaux est reconnaissant à la Al Thani Collection Foundation pour la confiance qu’elle lui a manifestée au travers d’une réalisation qui témoigne une nouvelle fois du rayonnement culturel de la France et de Paris dans le monde entier. »

Philippe Bélaval, Président du Centre des monuments nationaux 

 

 « L’ouverture des galeries de l’Hôtel de la Marine marque une étape importante dans l’histoire de la Collection Al Thani. Présentée depuis plusieurs années lors d’expositions temporaires dans de grandes institutions du monde entier, la Collection est désormais hébergée sur une base plus permanente dans un monument historique en plein cœur de Paris. Ce lieu extraordinaire permettra en outre d’accueillir des expositions bisannuelles, organisées en partenariat avec des institutions du monde entier, ainsi que des événements pédagogiques, notamment des conférences et des symposiums. Ces salles seront, nous l’espérons, une destination capable d’attirer, de fasciner et d’éduquer les visiteurs, tout en servant à encourager les échanges culturels et à célébrer la force unificatrice de l’art. Nous sommes très reconnaissants au Centre des monuments nationaux d’avoir assuré la remarquable restauration de l’Hôtel de la Marine, et nous sommes ravis que la Collection joue un rôle important dans de dernier chapitre de son histoire. »

Amin Jaffer, Conservateur en chef de la Collection Al Thani 
 

Buste de l'empereur Hadrien © The Al Thani Collection. All Rights Reserved.

Buste de l'empereur Hadrien © The Al Thani Collection. All Rights Reserved.

Les visages à travers les âges

La deuxième galerie présente 11 visages sculptés provenant de différentes périodes et de différents lieux mais réunis par un thème commun : la représentation de l’image humaine, sous la forme d’expressions stylisées de figures d’autorité ou de portraits réalistes de personnages. Les objets de cette section mettent en lumière une grande diversité de matériaux, mais aussi une grande diversité de représentations du visage à travers le temps et l’espace. Chacun donne à voir des éléments essentiels de l’identité et des croyances spirituelles des cultures concernées tels que de simples portraits, des images génériques et idéalisées ou des représentations de dieux ayant pris forme humaine. Parmi les pièces maîtresses, citons une tête d’homme en quartzite (vers 2050 av. J.-C.), qui renvoie à des sculptures similaires de Gudea, souverain de la cité-État de Lagash ; une tête de reliquaire Fang-Betsi provenant du Gabon (vers 1700-1850) et ayant appartenu à Joseph Brummer (1883-1947), marchand d'art, collectionneur et promoteur de l’art africain qui joua un rôle décisif pour les carrières artistiques du Douanier Rousseau, d’Amadeo Modigliani et de Constantin Brancusi ; et un buste en calcédoine de l’empereur Hadrien, probablement sculpté vers 1240 à l’atelier de la cour de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen qui fut couronné souverain du Saint-Empire romain en 1220. La tête a été remontée à la fin du XVIe siècle sur un torse en vermeil dont la somptuosité témoigne de la valeur accordée à cette pièce. 

 

Un trésor antique

Cette galerie est conçue comme un espace intime mettant en valeur les matériaux précieux d’œuvres d’art anciennes : objets en pierre finement ciselés, récipients en or et en argent, bijoux et ornements. Les somptueux matériaux présentés ici montrent ce qu’était un trésor antique : une pièce appartenant à un roi, un noble, un temple ou une communauté dans laquelle les objets les plus précieux étaient entreposés en toute sécurité. Les trésors étaient généralement accumulés au fil des batailles victorieuses et des mariages, mais aussi grâce à l’impôt. Un gobelet en or provenant de Marlik, au nord-ouest de l’Iran (1100-900 av. J.-C.) fait partie des pièces maîtresses. Composé d’une unique feuille d’or, il se caractérise par un bord évasé en haut et un bord arrondi à la base avec également quatre cerfs de profil qui se dirigent vers la droite. Un morceau de coupe en agate provenant de la région méditerranéenne, peut-être d’Alexandrie (100 av. J.-C.-100 apr. J.C.), représentant Éros chevauchant une panthère et un plat en argent et or de la dynastie des Sassanides (300-500 apr. J.-C.) pesant 1,011 kg et dépeignant une scène de chasse sont également exposés. Le roi Shapur II, reconnaissable à sa couronne officielle, y est représenté dans le vif de l’action, bandant son arc pour abattre sa proie. Sans oublier un bracelet grec (vers 300 av. J-C) formant un nœud d’Héraclès dont les quatre brins se terminent par des têtes de lions rugissant. 

La visite de cet espace s’achèvera par la découverte d’autres trésors de la Collection qui seront renouvelés régulièrement. Pour l’ouverture, des exemples importants de l’art lapidaire olmèque seront présentés. Les Olmèques, dont la culture s’est épanouie dans le golfe du Mexique avant 1200 av. J.-C., ont développé un puissant style artistique traduisant leur compréhension du cosmos et de la place que l’homme y occupe. Parmi les pièces exceptionnelles, un nain accroupi, motif fréquent dans l’art mésoaméricain, sculpté vers 900-600 av. J.-C sera exposé.

 

Chefs-d’œuvre des terres d’Islam

Conçue pour les expositions temporaires, cette galerie accueillera dans un premier temps des œuvres d’art – manuscrits, pièces de ferronnerie, textiles, céramiques, objets en verre et bijoux – provenant de l’ensemble du monde musulman, du Califat omeyyade à l’Empire moghol. Témoignant de la richesse et de la diversité de ce patrimoine, la sélection présentée réunit des objets utilisés à la cour, aussi bien à des fins récréatives que dans un contexte religieux. La coupe à vin de l’empereur Jahângîr, datée de 1016 AH (1607-1608 apr. J.-C.), fait partie des pièces maîtresses. Il s’agit du plus ancien récipient en jade daté pouvant être associé avec certitude à un empereur moghol. On peut aussi mentionner un folio du Coran bleu, l’un des manuscrits les plus célèbres et les plus frappants datant du début du Moyen Âge. Ses origines ont fait l’objet de débats pendant plus d’un siècle. Selon les spécialistes, il aurait été écrit entre le VIIIe et le Xe siècle, à Bagdad pendant le Califat abbasside, en Afrique du Nord sous le règne des Fatimides ou à Cordoue pendant le Califat omeyyade. Une robe en soie colorée, avec du coton et de la fourrure, confectionnée en Iran ou en Asie centrale vers 1020-1160, un tableau du XVIIe siècle de Govardhan, artiste moghol renommé, issu du célèbre « album de Saint-Pétersbourg » et représentant le prince Murâd Baksh entourés de religieux et de domestiques ; et un magnifique plat en céramique d’Iznik (vers 1585-1590) ayant appartenu à Edouard Aynard, mécène qui a contribué à la constitution de la collection d’art islamique du musée des Beaux-Arts de Lyon seront ici présentés. 

 

Plat ou plateau. Levant ; 600-800.  Laiton, argent, cuivre, fer Collection Al Thani.

Plat ou plateau. Levant ; 600-800. Laiton, argent, cuivre, fer Collection Al Thani.

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